L'actu de l'art

GIOVANNI CAPASSINI (Florence, vers 1510-Tournon, vers 1579) PORTRAIT DU CARDINAL FRANÇOIS DE TOURNON (1489-1562)
Ce panneau inédit proposé par Me Tajan, commissaire-priseur, est un important témoignage du portait en France au milieu du XVIe siècle. Il a été peint à Lyon vers 1555.
Le tableau est à rapprocher d'une œuvre conservée en collection particulière, reproduite dans le catalogue de l'exposition "Lyon Renaissance. Arts et humanisme", musée des Beaux-Arts de Lyon, 2015 - 2016 et aussi Camille Larraz, "Giovanni Capassini et Etienne de Martellange (architecte qui a dessiné les plans de la chapelle du lycée de Tournon), portraitistes de la Vallée du Rhône".
Né à Florence où il est élève probablement d’Andrea del Sarto, Capassini s’installe en France au service du cardinal François de Tournon dès 1553, qu'il a rencontré à Rome. Ce dernier était archevêque de Lyon depuis 1551 et fut un éminent membre du Conseil du Roi François I puis Henri II.
Ce commanditaire et modèle de notre panneau est représenté de profil dans le volet droit du Triptyque de la Résurrection, au château de Tournon, qui est le chef-d’œuvre de notre artiste. Mentionné à Lyon de 1555 à 1568, il est le maître d'Étienne de Martellange, architecte connu, mais aussi peintre, entre 1565-1568. Outre ses compositions religieuses, on connait un petit nombre de portraits de Capassini, dont celui du musée Calvet d'Avignon, signé et daté de 1577.
Le parchemin de Saint Barthelemey de Grozon
Grand rouleau de parchemin du milieu du XVe siècle, environ 120 x 69 cm. En latin et en français.
Arrêt du 26 novembre 1453 portant établissement, à Garauzon en « païs de Viveroys », d'un marché « tous les vendredys de l'année » et d'une foire « le premier may de chaque année ». Au dos cette mention ancienne : « Lettres patentes pour l'établissement des foires et marchés de Grozon ».
Il s'agit de Saint-Barthélemy-de-Grozon (Ardèche), dont le château de Grozon (appelé Garauzon ou Garanson jusqu'au XVIIIe) fut une place forte et un ancien fief des Templiers ; le village est mentionné dès le XIIe siècle.
En 1358, le roi de France Jean le Bon accorde à Grozon le privilège d'exemption de toute imposition.
Sculpture de Gaston Dintrat

Berger et son troupeau, plâtre patiné signé sur la terrasse. Haut : 47 cm – Larg : 79 cm – Prof : 21.5 cm.
Une rare sculpture de Gaston Dintrat est passée aux enchères le 21 mai 2025, chez Quai des Enchères à Macon, avec une estimation basse de 80 à 120€. Le sujet représente un berger, son chien et ses brebis. Un âne broute à ses pieds.
Dintrat est né à Valence le 10 mai 1889, il décède à La Roche de Glun où il vécut dans une ancienne auberge de mariniers de 1948 à 1964, date de son décès. Il était un maître compagnon surnommé "la Vertu de Valence" par ses compagnons. Il s'installe à Paris où il a été l'élève d'Auguste Rodin.
A Tain, Albéric Guironnet, le fondateur de la chocolaterie Valrhona, avait construit en collaboration avec Marc Chapoutier, un cabaret dégustation. Gaston Dintrat (1889-1964) s’était chargé de la décoration intérieure, qu’il avait voulu dans le goût du Moyen Age, avec des sculptures et reproduction comme le portrait de Diane de Poitiers.
Il a réalisé un grand nombre de monuments aux morts, à Romans, Bourg-de-Péage, Voiron et bien sûr le fameux monument érigé dans le Parc Jouvet à Valence. On lui doit la sculpture « le Rhône » dans le soubassement du mur de la Préfecture à Valence et le monument aux morts de Tain l’Hermitage de 1920, « le Poilu au drapeau ».
Il avait été reçu en 1957, à l’Académie Drômoise.
La coupe de Calvin

La coupe dite de Calvin, que le pasteur utilisa pour célébrer la Sainte-Cène lors de son séjour au Poët-Célard dans la Drôme, en août 1561, a été vendue aux enchères en avril 2025 chez Tessier et Sarrou, commissaires-priseurs à Paris.
Cette coupe est un témoignage du martyr des protestants au cours des guerres de religion en France. Elle revêt une importance historique majeure en raison du rôle qu'elle a joué en France, notamment dans la Drôme.
Calvin quitte Genève pour apporter son soutien aux communautés réformées qui subissent les persécutions. Il s'arrête au château de Poët-Célard qui accueillait des soldats protestants. Ces derniers souhaitent alors profiter de la présence du pasteur pour renouveler leur serment. C'est dans ce cadre que Calvin célèbre la Cène avec cette coupe comme calice. La coupe est restée précieusement conservée dans la même famille jusqu'à la Révolution. A cette période Pierre Joseph Louis de Blaïn de Marcel, marquis de Poët-Célard, réussit à se cacher pour échapper à l'échafaud grâce à la complicité de François Descours. Pour le remercier, le marquis lui offrit la coupe aussi précieuse que le Saint-Graal !
Elle passa ensuite à sa fille unique épouse de Monsieur de Saulces de Latour, juge de Paix avant d'être transmise à leur fille, femme du célèbre Alexis Muston que la famille avait accueillie. La coupe va se transmettre de fille en fille jusqu'à la descendance actuelle.
Calvin pour porter son soutien à la communauté protestante de la Drôme, avait emprunté des itinéraires reculés pour éviter les troupes royales. Il arrive, en passant par le massif du Diois, au château de Poët-Célard qui venait d'être achevé et les protestants venaient y trouver refuge pendant les persécutions. Le musée du protestantisme de Poët-Laval garde en mémoire l'image de cette coupe comme preuve des persécutions et les témoignages du Pasteur Muston.
Sources : la gazette Drouot.
Germain Bonneton

En avril 2025 est passé aux enchères à Drouot un tableau de Germain Bonneton, peintre Tournonais. il s'agit d'une jolie vue représentant la Seine et des péniches en chargement de containers.
Germain Bonneton (1874-1914/1915) Les quais Huile sur toile (rentoilée) Signé en bas à droite 26,5 x 40,5 cm.
Blaise Pascal

Un livre du Lycée de TOURNON vendu à MANOSQUE le 5 février 2025
Blaise Pascal, grand philosophe français a écrit ses pensées qui ont été publiées après sa mort.
Il s'est vendu un exemplaire de 1670 avec l'inscription : " A l'usage de l'Ecole Militraire de Tournon en Vivarais". Rappelons qu'il s'agit du Lycée de Tournon qui avait une succession militaire rattachée à l'école militaire de Paris.
Joséphus Genissière


Sur la page intérieure figure la feuille de prix IN COLLEGIO TURNONENSI décerné en 1679 à l'élève Joséphus Genissière et signé par le professeur Franc Ligier.
Prix : 700 €
Un livre de prix du collège des jésuites de Tournon est passé aux enchères en Hollande dernièrement, les armes royales de France sur le plat en indiquent la donation. il s'agit d'un ouvrage d'Aristophanes imprimé en grec, à Paris en 1549 avec une nouvelle version à la suite, dédiée à la reine de Jeanne de Navarre.

Tournon a été un centre intellectuel important grâce à ses seigneurs et le collège royal. Une imprimerie s'est installée fin XVIème siècle.
Un de ces livres est passé aux enchères dernièrement : "les Images des Dieux des Anciens contenant les idoles, coutumes, cérémonies & autres choses appartenant à la religion des Payens" traduit par Antoine du Verdier seigneur de Vaupriuas.
A Tournon chez Claude Michel, 1606, reliure pleine peau, 804 pages.
